Attention lecture coup de poing !
Genre : autobiographie - 471 pages
Le résumé :
Tara Westover n'a jamais eu d'acte de naissance. Ni de dossier scolaire, car elle n'a jamais fréquenté une salle de classe. Pas dossier médical non plus, parce que son père ne croyait pas en la médecine, mais à la Fin des temps. Enfant, elle a regardé son père mormon s'enfermer dans ses convictions, et son frère céder à la violence.
Et, à seize ans, Tara décide de s'éduquer toute seule. Son combat pour la connaissance la mènera loin des montagnes de l'Idaho, au-delà des océans, d'un continent à l'autre, d'Harvard à Cambridge. C'est à ce moment seulement qu'elle se demande si elle n'est pas allée trop loin. Lui reste-t-il un moyen de renouer avec les siens ? Une éducation est le récit d'une construction de soi, l'histoire d'une fidélité farouche envers la famille, et du chagrin dû à la rupture.
Mes impressions :
En préambule, je tiens à dire que la non-fiction et encore plus les autobiographies ne sont pas des genres littéraires que j'ai pour habitude de lire. Je suis complètement novice dans ce genre et forcément, je vais porter un regard neuf et naïf sur ce texte. Je dois aussi préciser que ce livre est un livre coup de poing/coup de coeur pour moi !
Avant de passer à tous les points forts qui constiture Une éducation (et il y en a beaucoup !), je voulais vous parler des deux petits points faibles qui sont très personnels et que j'ai ressenti durant ma lecture. Du fait de ma mémoire catastrophique des prénoms (et du fait que certains prénoms se ressemble), il est possible que je me sois perdue à certains moments dans la nombreuse famille de Tara Westover. J'aurais aimé un petit arbre généalogique pour m'y retrouver à certains moments. Mais bon ceci est un détail. L'autre point faible concerne la violence du texte à certains moments. Je ne sais pas si le fait que ce livre soit une autobiographie (donc que tout est vrai) m'est empêché de prendre du recul avec cette histoire (par rapport à des romans fictionnels) ou si toute cette violence que Tara subit m'a profondément remué, en tout cas, à plusieurs reprises j'ai du poser ma lecture le temps de digérer tout ça tellement c'était intense.
Mais cette violence est nécéssaire, jamais gratuite et surtout instaure une ambiance sombre, poisseuse et malsaine à une grande partie du récit. Et c'est une des grandes forces de ce livre, cette ambiance décrite avec une justesse et une plume que j'ai trouvé très jolie et émotive. Tara Westover sait raconter des histoires et le fait très bien et ça se lit avec une fluidité et une aisance déconcertante, malgré la dureté de certaines scènes.
En plus de cela, l'autre grande force du récit, c'est que Tara Westover essaye de raconter ses souvenirs d'enfance avec le moins de jugement possible. Elle décrit les choses comme elle les a vécu à ce moment là, sans apporter de reflexions adultes qu'elle aurait pu avoir avec l'expérience ou le recul d'une personne plus âgée. Cela rend le récit d'autant plus intense, parce que la petite fille qu'elle était ne voyait pas les choses comme nous et ce que nous lecteurs trouvons anormal/malsain/dangereux, elle, elle trouve ça normal et ne remet rien en question. Ce qui permet aussi de comprendre que l'auteur ne règle pas ses comptes avec sa famille (pourtant il y aurait de quoi), elle nous donne très peu de choses pour les juger et cela rend le récit sain et inspirant dans cette volonté à vouloir s'émanciper de ce passé sans lui en vouloir.
J'espère que le paragraphe précédent était relativement clair, parce que j'avoue qu'il est difficle pour moi de rendre hommage à ce livre à sa juste hauteur tellement il m'a chamboulé et à raisonner en moi. Il est indéniable que le parcours de Tara Westover va en inspirer plus d'un.e tellement il est beau et plein d'espoirs pour ce qui pense que leur vie est toute tracée à cause de leur condition sociale. Maintenant que je vais avoir l'impression de rencontrer un obstacle insurmontable dans ma vie, je vais surement penser à cette jeune mormonne née dans une famille pauvre, qui n'est jamais allé à l'école avant ses 16 ans, qui vivait avec un père paranoïaque et persuadé que la fin du monde est imminente et un frère d'une grande violence et qui malgré tout, grâce à sa volonté, sa curiosité et son esprit critique a réussi à s'émanciper de tout cela pour devenir doctorante à Harvard et Cambridge.
L'autre point fort qui m'a ému dans ce livre est ce constant combat entre la loyauté d'une fille envers son père, qu'elle ne veut surtout pas décevoir et son envie de comprendre et découvrir un monde dont elle n'a pas suspecté l'existance avant ses 16 ans. Il y a aussi cette confrontation entre La vérité de son père qui est irrationnelle mais tellement facile à accepter pour une enfant et les autres vérités qu'elle apprend en quittant son foyer. D'ailleurs c'est peut être quelque chose que j'aurais aimé encore plus voir cette confrontation entre ces deux univers tellement l'autrice rend ça intéressant.
Et puis il y a ce parcours de vie décrit qui est une ode à l'éducation pour tous et à la résilience. Il y a aussi des reflexions féministes qui sont très intéressante surtout vis à vis de la communauté mormonne. Ce sont vraiment des messages qui m'ont touchés.
En bref :
Une éducation de Tara Westover m'aura fait certainement écrire ma plus longue chronique tant cette autobiograhie est intense et inspirante. Il y a encore tellement de choses à dire dessus, mais je vous laisse découvrir ça seul, parce que c'est un livre qui vaut vraiment vraiment le coup d'être ouvert. Une vraie lecture coup de point.
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