mardi 29 août 2017

La Part de l'Autre

D'Eric-Emmanuel Schmitt aux éditions Le livre de Poche (503 pages)

4ème de couverture :

"8 octobre 1908 : Adolf Hitler recalé. Que se serait-il passé si l'École des beaux-arts de Vienne en avait décidé autrement ? Que serait-il arrivé si, cette minute là, le jury avait accepté et non refusé Adolf Hitler, flatté puis épanoui ses ambitions d'artiste ? Cette minute-là aurait changé le cours d'une vie, celle du jeune, timide et passionné Adolf Hitler, mais elle aurait aussi changé le cours du monde..."

Impression : 

Dans ce livre l'auteur nous propose de suivre deux visions différentes de Hitler, celle que l'Histoire à retenu et une autre, inventée, d'un Hitler qui serait devenu artiste et peintre reconnu.

Concernant le Hitler dans notre monde, les descriptions de l'esprit tortueux du Führer font froid dans le dos. Cela se sent que l'auteur a fait des recherches historiques sur le personnage et il nous fait rentrer dans sa psychologie complexe et terrifiante! J'ai trouvé ça très plausible : ce côté mégalo, persuadé d'être un élu de la Providence, méprisant tout excepté son esprit et l'Allemagne. Si cela avait été pur personnage de fiction, j'aurais pu ressentir de la pitié pour cet homme qui ne connait que le mépris. Mais voilà, c'est vraiment arrivé et cette vision de l'Humanité fait froid dans le dos.

Pour le Hitler de l'uchronie, celui qui est devenu artiste, le traitement du personnage fait qu'on se prend de sympathie et qu'on arrive à se projeter dans sa vie et son époque. L'auteur fait bien la distinction entre Hitler le dictateur et Adolf H. l'artiste. Et là où le premier est rempli de certitude et d'obsession, l'autre est plein de doutes et de remise en question, ce qui le rend humain voir même attachant.

Ça fait bizarre d'utiliser ses adjectifs pour Hitler mais c'est vraiment ce qu'à voulu faire passer l'auteur, à savoir nous titiller sur le bien, le mal et ces événements qui font ou défont un homme dans une vie. Avec ses "et si..." l'auteur nous pose énormément de questions et le livre nous reste en tête même après l'avoir posé.

J'ai aimé :
- le traitement que l'auteur fait des horreurs de la Première et de la Seconde Guerre Mondiale. Il décrit que ce qu'il faut pour comprendre l'histoire et la psychologie des personnages sans s'attarder sur les détails. Mon petit cœur le remercie.
- de nombreux passages qui perturbent ou qui sont très justes et très beau.
- découvrir le Paris artistique des décennies 1920-1930

J'ai moins aimé :
- le traitement qui de l'Europe sans Hitler qui vient un peu tard et pour moi, qui est trop superficiel. Même si cela reste logique par rapport au personnage d'Adolf H. qui finalement s’intéresse peu à la politique mondiale. Mais j'aurais quand même aimé que ça aille plus loin sur ce point là.


Ma note : 17/20



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